1 - SAMBA (Augusto Espinoza.) Bomba - 3'42
Adaptation d'une composition afro équatorienne récente, entendue pour la première fois chez mon ami José Beltrán Medina, ex " musico mayor " de la Banda de Andrade Marin d'Atuntaqui, et plus tard, dans un " coliseo " d'Ibarra lors d'un bal. Cette " bomba " est une chanson d'amour aux paroles sans grande prétention poétique mais qui colle à merveille à la mélodie.
Un sambo, une samba (ou zambo, zamba) est une personne métisse de noir et d'indien.

Robert : accordéon, güiro, cloche, clave et chant.
François : basse Fender et chœurs.
Vincent : piano Rhodes, clavier et chœurs.
Eric : percussions et chœurs.


2 - ARROZ CON FRÍJOL (Enrique Hidalgo.) Merengue - 3'09
Cette chanson érotico-poétique tirée du répertoire de Gualberto Ibarreto est un merengue vénézuélien, un des rares rythmes sud-américains à 5 temps.
"Tous les dimanches, ma vieille me garde du riz aux haricots et de la couenne de porc, et moi, tout content, je lui chante ma petite chanson. Ce que j'aime, elle le sait très bien, c'est de la cassave et du " dulce de lechoza " … garde-m'en un petit peu avant qu'il n'y en ait plus ! ".
Le dulce de lechoza est un fantastique dessert vénézuélien fait de papaye confite dans du sucre de canne, avec de la cannelle, de la vanille, de l'anis étoilé et tout un tas d'épices : succulent !

Robert : cuatro venezolano, maraca et chant.
François : contrebasse.
Vincent : piano Rhodes.
Eric : percussions.


3 - EL CAMALEÓN (Beatriz Congo.) Bomba - 5'54

Les chansons de Beatriz Congo, aux mélodies mélancoliques et à la poésie simple et naïve, communiquent une grande dose d'émotion.
" Le caméléon change de couleur suivant l'occasion, l'arc-en-ciel aussi change de couleur, cela dépend de la saison : mon destin changera aussi quand tu me reviendras, mon amour. Vert, rouge ou jaune, qu'importe la couleur, pourvu que ce ne soit pas le gris, parce que le gris, c'est la couleur des jours que j'ai vécus quand je t'ai perdu, mon amour. "
Notre " Camaleón ", dont l'arrangement n'altère en rien l'esprit original, voit pour la première fois un métissage sudaméricano-celtique, dont l'idée de départ a consisté à remplacer la feuille d'oranger " hojita " de la bomba traditionnelle, par un instrument européen au timbre comparable. Le choix d'un couple biniou koz-bombarde celtique s'est imposé d'emblée : je connaissais bien la bombarde pour en avoir joué quand j'étais ado ! Quant au choix du duo Baron-Anneix, il s'est également imposé parce que c'est tout simplement l'un des meilleurs de Bretagne !

Robert : Harmoschka (accordéon russe), güiro, cloche, clave et chant.
François : basse Fender et chœurs.
Vincent : piano Rhodes, piano et chœurs.
Eric : percussions et chœurs.
Christian Anneix : biniou koz.
Jean Baron : bombarde celtique.
Quartet Buccal : Chœurs.

4 - LA DEMOCRACIA (Pacho Rada.) Paseo vallenato - 3'44
Ce paseo composé par l'un des pères de l'accordéon colombien est une chanson d'amour impossible :
" Viens ici, viens ici mon amour,
écoute ce que je suis venu te dire,
il y a un bon bout de temps que je suis amoureux de toi,
je ne sais pas pour quelle raison tu ne veux pas m'accepter ".
Il y a un bon bout de temps, en effet, que la Colombie et la démocratie vivent une histoire d'amour impossible …

Robert : accordéon, güiro en bambou et chant.
François : basse Fender.
Vincent : piano Rhodes.
Eric : percussions.


5 - LA PAZ ADIÓS (Robert Santiago.) Taquirari - 3'35
Ce thème évoque un départ de La Paz au petit matin, la route qui monte vers El Alto, la couronne de lumière qui tapisse la ravine où niche la ville, et l'écrin de montagnes enneigées dans les premières lueurs d'un jour nouveau …
Chaque fois que j'ai quitté La Paz, j'ai ressenti une profonde tristesse, une sorte de spleen altiplanique. C'est pourquoi j'ai préféré écrire cet hommage sur le rythme oriental, donc tropical et enjoué, du Taquirari.
Nous avons monté l'arrangement de ce morceau, composé il y a 10 ans, spécialement pour l'enregistrement de l'album et l'Orchestre s'est glissé dans " La Paz Adios " comme dans des pantoufles !

Robert : accordéon, maracas, palmas et requinto.
François : basse Fender.
Vincent : piano Rhodes.
Eric : percussions.

6 - A LA VALENTINA (Traditionnel équatorien.) Bomba - 3'48
A La Valentina est un standard Nord équatorien, souvent interprétée par les fanfares de village, les bandas mochas du Chota ou les groupe métis de chanson.
A l'origine, ce morceau ne devait pas figurer sur l'album. Mathieu l'a tout de même utilisé comme " entre morceau " en lui adjoignant mes sons enregistrés dans la rue. Le résultat était si encourageant que nous avons décidé de finaliser l'interprétation du morceau en y posant une voix et un rondador ( flûte de Pan équatorienne.) )
Notre guide, pour ce voyage sonore dans une Amérique du Sud recomposée, s'appelle Valentina : C'est une afro équatorienne aux formes généreuses, qui danse à petits pas, une bouteille en équilibre sur la tête… Elle nous emmène calle Union, dans le centre de Lima, où la vieille marchande de chocolat annonce encore les prix en " libras ". La radio aymara San Gabriel de La Paz présente un orchestre de mohoceños venu tout exprès de l'altiplano pour jouer ses airs rudes, dans les rires et les sifflets des étudiants d'Otavalos qui rentrent d'un défilé. Les quindes du Parque Municipal, colibris verts et brillants, chantent au soleil du matin. Dans un autocar en partance pour le sud, un métis gratte son requinto, sous les yeux amoureux de sa femme. Juché sur le toit d'un camion, le locutor lance " Vos applaudissement pour la fanfare de la Police ", c'est celle de Riobamba, une des meilleures de Chimborazo, alors qu'à 2000 kilomètres de là, on applaudit une comparsa à la fête de la " Virgen de Asunción " de Llallagua. " Churay que churay carajo ! ", j'ai bien failli recevoir un coup de poing, tant ce danseur de tinku était excité… les quechuas de Cotacachi fêtent San Juan en piétinant dans la poussière, au son du rondin (harmonica) et des bocinas (conques). " Chocolat Sublime à 30 livres ", répète la vieille, et Valentina danse toujours … Un autre locutor annonce l'élection de la reine de beauté à Carthagène des Indes, et fait de la réclame pour le rhum vieux de Medellin, commanditaire du concours. Au marché d'Ambato, un marchand ambulant vante les mérites du " Pectol " qui est bon contre " les enrouements, la toux forte et l'inflammation de la gorge "…..
Pour l'odeur imaginez une soupe de poulet qui cuit, un feu de bois d'eucalyptus, de la coriandre fraîche et un peu de gaz d'échappement du camion !

Robert : accordéon, rondador et chant.
Mathieu : mix.

7 - CUCARACHA (Robert Santiago.) Bomba - 4'24
La bomba afro équatorienne, forme de base de cette composition originale, a subi quelques transformations dans Cucaracha : la rythmique est inspirée des orchestres des " Combos Tropicales " de la province d'Imbabura - Otavalo, Atuntaqui, Cotacachi. L'emploi du rondador n'est pas vraiment conventionnel, ni dans la bomba traditionnelle, ni dans la variété équatorienne : cette flûte de Pan d'origine précolombienne est complètement absente de la culture afro équatorienne et revêt auprès des métis un caractère trop rural ou trop folklorique. Pourtant, entre les couplets de cette chanson réaliste (c'est à dire vécue par son auteur…), il sautille joyeusement et sans complexe.

Robert : accordéon, rondador, güiro, clave et chant.
François : basse Fender.
Vincent : piano Rhodes.
Eric : percussions.
Quartet Buccal : chœurs.

8 - RECUERDOS DE MONTMAGNY (Robert Santiago.) Paseo cha-cha4'07
Joué pour la première fois au festival québécois d'accordéon de Montmagny, ce morceau est un mélange entre le paseo, originaire de la côte caraïbe de la Colombie et le cha-cha-cha cubain, deux formes de danse rythmiquement assez proches. Par contre, les breaks ne sont communs ni à l'un, ni à l'autre. Leur agencement dans les différentes parties de la composition, a été effectué selon la découpe du huayno andin …

Robert : accordéon, güiro et cloches.
François : contrebasse.
Vincent : piano Rhodes.
Eric : percussions.

9 - YOLAYO (D.R.) Cha-cha-cha - 3'52
J'ai trouvé ce cha-cha-cha sur un disque 45 tours de Los Cumbancheros édité dans les années 1950 par les Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne, numéro 1 de la série " rythmes du monde. " Cette splendide chanson est plus que probablement d'origine cubaine, mais le nom du compositeur n'est malheureusement pas mentionné sur le 45 tours original. Ce cha-cha-cha en deux parties, fait vraiment penser au " Eso Es El Amor " composé par Pepe " El Zorro " Iglesias et crée en 1958 par Dario Moreno.

Robert : accordéon, güiro et cloches.
François : contrebasse.
Vincent : piano.
Eric : percussions.

10 - MOSAICO : DOS PALOMITAS - A MI PALOMITA - ABIERTO MI CORAZÓN (Traditionnels.) Huayños - 5'20
Avec mon frère Jeannot, je parle des années 1968/69, nous nous précipitions tous les jours vers le transistor familial pour écouter, juste avant la météo sur France Inter (ou était-ce encore Paris Inter ?), quelques mesures d'une musique qui nous faisait rêver. Sans savoir au juste de quoi il s'agissait, nous nous faisions inoculer, à petites doses répétées, le virus de la " flûte des Andes " !
Parmi nos groupes préférés figuraient Los Calchakis, Los Incas et Quilapayun …
Je me souviens de l'introduction de " Dos Palomitas " de Los Incas, un musicien poussait un sonore " Ay, Ay, Ay ! " qui faisait sursauter ma mère à tous les coups ! Nous passions et repassions ce morceau pour avoir le plaisir de l'entendre rouspéter de l'avoir " encore piégé avec ce cri affreux ". Je crois que le plaisir était en réalité partagé : la frayeur de ma mère était plutôt feinte et, avec son oreille musicale infaillible, je suis certain qu'elle reconnaissait le morceau dès la première mesure !
Je me souviens que " A Mi Palomita " était le premier morceau de la face B du premier 33 tours de Quilapayun, " Les Flûtes Chiliennes ". Avec Jeannot, nous appelions ce morceau " Ma Casquette ", homophonie d'une phrase chantée en quechua dans le refrain final… et ça nous faisait bien rigoler !
Je me souviens que " Abierto Mi Corazón " est le premier huayño que j'ai appris au charango dans le style de Bonny Alberto Teran, dont j'ai découvert la musique pendant mon premier voyage en Bolivie.
Même si ces morceaux sont archi connus, archi rabâchés (peut-être aussi archi oubliés ?), j'ai tenu absolument à les enregistrer en hommage à ce passé, à ces musiciens, à ce répertoire …
Le requinto est une guitare à six cordes, identique à la guitare classique, mais plus petite (accord : LA-RE-SOL-DO-MI-LA). Le Ronrroco est un instrument à 10 cordes, identique au charango, mais plus grand (accord : RE-SOL-SI-MI-SI).

Robert : accordéon, güiro, requinto, ronrroco et chant.
François : contrebasse.
Vincent : piano Rhodes et clavier.
Eric : percussions.

11 - TIEMPOS IDÓS (Robert Santiago.) Chacarera - 4'24
Le titre est bien " tiempos idos " (temps enfuis) et non " tempos idio(t)s ", comme Eric, le percussionniste de l'orchestre, appelle ce morceau ! Composé sur un rythme à trois pour deux, j'ai songé à la musique du Nord de l'Argentine et en particulier à la chacarera pour créer ce thème.

Robert : accordéon.
François : contrebasse.
Vincent : piano Rhodes.
Eric : percussions.

12 - SAN JUAN (Traditionnel) Sanjuanito - 1'31
En plein centre du vieux Quito, rue Manabí, Espejo ou Flores ou encore place du théâtre, il fait la manche avec son accordéon tchèque Délicia. Assise contre le mur, à dix pas, sa femme veille sur lui. Les quiténiens pressés passent sur le trottoir, sans prêter attention au vieux métis aveugle qui possède un si beau répertoire de sanjuanes, de pasacalles, d'albazos …
Le sanjuan est mixé avec des sons saisis dans divers endroits du continent et à diverses époques : Dans la ville bolivienne de Cochabamba, la ville péruvienne de Arequipa, dans un bus au vénézuéla … entre 1983 et 2003.

13 - EL TRAVOLTOSO (Wilfrido Quintana.) Aire Típico - 5'21
L'énigme musicale que constitue " El travoltoso " n'est toujours pas élucidée. J'ai déniché ce thème en Equateur en 1999, où il faisait alors partie du répertoire de nombreuses fanfares (Super Banda Santa Cecilia de Pelileo, Banda de la Segunda Zona Militar, Super Banda Señor Del Árbol de Latacunga…)
Le compositeur est-il la même personne ou est-il un homonyme de Wilfrido ou Wilfredo Quintana Alfaro, guitariste et chanteur péruvien d'Andahuaylas (Apurimac), fondateur et chef du fameux trio " Los Campesinos " ? Ni la Société des Auteurs du Pérou, ni celle d'Equateur n'a pu me renseigner … Avec un rythme proche du huayno, une mélodie presque entièrement pentatonique qui hésite entre gaieté et mélancolie, on peut aisément penser qu'il s'agit bien du même personnage.

Robert : Harmoschka.
François : contrebasse.
Vincent : piano Rhodes.
Eric : percussions.

14 - SOY MARAQUERO (Miguel Matamoros.) Son cubano - 4'21
Miguel Matamoros, compositeur de standards comme " Son de la Loma " ou " Lagrimas Negras ", écrivit cette petite perle de Son cubano dans les années 1940.
" Je construis mes maracas et je sais vraiment en jouer. Je les peins bien joliment et je vais les vendre un peu plus loin… Je suis fabricant de maracas, et rien de plus ! ".

Robert : accordéon, güiro, maracas, cloches et chant.
François : contrebasse et chœurs.
Vincent : maracas et chœurs.
Eric : percussions et chœurs.

15 - EPOCAS FELICES (Irma Ruelas.) Vals criollo - 3'15
La valse créole est aussi importante à Lima que le fado à Lisbonne ou, jadis, la valse musette et la chanson réaliste à Paris. La chanteuse Lucha Reyes (1936-1973), qu'il ne faut pas confondre avec son homonyme mexicaine, et à qui nous devons la première interprétation de " Epocas Felices ", est un mythe de la chanson liménienne, comparable à Amalia Rodriguez, à Edith Piaf ou à Berthe Sylva. Née dans la misère, tuberculeuse, diabétique, alcoolique et droguée à la fin de sa vie, " la Morena de Oro del Perú " reste, avec Chabuca Granda (1920-1983), une figure emblématique d'un style de chanson réaliste malheureusement quasi-inconnu en Europe.
L'interprétation jazzy que nous apportons à la chanson est paradoxalement assez fidèle à l'original.

Robert : chant et vibraslap.
François : contrebasse.
Vincent : piano.
Eric : percussions.

16 - EU SO QUERO UM XODO (Dominguinhos Anastacia.) Forro - 3'43
Impossible de dénombrer les interprétations de ce standard de la musique populaire brésilienne dont la plus connue est sans doute celle de Gilberto Gil. Cette chanson est l'œuvre d'un célèbre joueur d'accordéon à touches piano, qui composa de nombreux Forros, cette espèce de " musette " nordestin.
Quant aux interventions du Quartet Buccal, je tiens à les excuser auprès des auditeurs : j'assume complètement la responsabilité de l'intervention … voici d'ailleurs ci-après un extrait de la lettre que j'ai envoyé au Quartet avant l'enregistrement :
" … Pour ce morceau, j'aimerais également mettre votre légendaire sens de l'humour à contribution (…). Serait-il possible d'avoir, en fin de morceau, une sorte de discussion en brésilien (yaourt ?), genre " dernières nouvelles du marché de Pernambouco ", d'où émergeraient, avec un accent brésilien très poussé, des mots connus, des noms de lieu ou de personnes … comme Copacabana, Cachaça, Carnaval do Rio de Janeiro, Jackson do Pandeiro, Heleno Dos Oito Baixos, Central do Brasil, Corcovado … voyez-vous ce que je veux dire ? "
Je trouve qu'elles ont parfaitement rempli leur rôle !!! Merci les filles.

Quartet Buccal : chant.
Robert : accordéon, harmonica, triangle et cloche.
François : contrebasse.
Vincent : piano Rhodes.
Eric : percussions.

17 - MI NUEVO ACORDEON (Robert Santiago.) 3'37
Composé dans mon vieux Ford Transit entre l'Italie et la Belgique, ce morceau m'est " sorti des doigts " en découvrant le caractère explosif d'un super petit diatonique à 2 rangs, 8 basses, que je venais d'acheter à Castelfidardo … d'où le nom du morceau : " Mon Accordéon Neuf ."

Robert : accordéon, güiro et cloche.
François : contrebasse.
Vincent : piano.
Eric : percussions.

18 - LA DEMOCRACIA remix (Pacho Rada.) 3'58
J'ai rapporté de chacun de mes voyages en Amérique du Sud des kilomètres de bandes enregistrées : musiques, bruits, voix, ambiances,… que j'ai confiées à Mathieu Pion pour en faire des " entre-morceaux ". A partir de cette matière et grâce à une grande connaissance du " bidouillage " sonore, il a conçu ce remix très personnel avec la sensibilité d'un vrai musicien.
J'ai été littéralement bouleversé d'entendre le résultat qui est un émouvant et joyeux mélange de "photos sonores ", concentré de souvenirs de voyages.
Mathieu a utilisé ces sons sans se soucier ni de leur origine, ni de l'époque à laquelle ils ont été enregistrés.
Destinée à l'origine pour figurer comme " plage cachée ", j'ai préféré que cette adaptation termine le disque, afin de laisser entrevoir les perspectives d'avenir que suggère ce remix.

Mathieu : mix et remix.


Les accordéons de Robert Santiago :
Accordéon diatonique 3 rangs/12 basses Bertrand Gaillard sur 1 - 5 - 6 - 7 - 9 - 10 - 11 & 16
Accordéon diatonique 2 rangs/8 basses Giustozzi sur 4 - 8 - 14 - 17 & 18 Harmoschka russe 2 rangs/25 basses Tulskaya sur 3 & 13